religion chrétienne orthodoxe
religion chrétienne orthodoxe
Ressources pédagogiques pour l'enseignement de la religion protestante au niveau secondaire
ALFEYEV Hilarion, « L'Orthodoxie, 1. Histoire et structures canoniques de l'Église orthodoxe », éd. du Cerf, 2009, 304p. (« Initiations générales »)
« Une vaste étude de l'histoire, de la doctrine et de la liturgie de l'Église orthodoxe était nécessaire depuis longtemps », affirme le patriarche Alexis dans sa préface : voici le premier volume — trois autres suivront — d'un ouvrage qui entend combler cette lacune. Conçu comme un exposé systématique de l'histoire, des structures canoniques, de la théologie, de la doctrine morale et sociale, de la liturgie et de la vie spirituelle de l'Église orthodoxe, le travail de Mgr Hilarion Alfeyev présente le christianisme orthodoxe comme un système théologique, liturgique et une vision du monde achevés. La théologie orthodoxe est fondée sur l'expérience liturgique ; les principales caractéristiques de l'art orthodoxe — icône, chant, architecture — découlent de la théologie et de la liturgie. Théologie et liturgie influencent les pratiques ascétiques, la piété personnelle de chaque chrétien en particulier, mais aussi le positionnement de l'Église par rapport aux autres confessions chrétiennes, aux autres religions et au monde séculier. L'auteur revient constamment aux sources historiques de l'orthodoxie et relate la fondation de l'Église par le Christ, les temps apostoliques, l'ère des martyrs, l'époque des conciles et de Byzance, jusqu'à sa chute. Il propose ensuite un panorama de l'orthodoxie contemporaine dans le monde, faisant souvent référence aux grandes figures de l'orthodoxie, Pères de l'Église et saints, dont il cite abondamment les œuvres. Le livre ne prétend pas épuiser ces thèmes : il n'est pas une encyclopédie ou un manuel, c'est une tentative d'interprétation de l'orthodoxie dans toute sa diversité, dans son existence historique et contemporaine. Il s'adresse à un lecteur déjà familier avec le monde orthodoxe, désireux de compléter et de systématiser ses connaissances.
CLEMENT Olivier, « L'Église orthodoxe », PUF / Que sais-je ?, rééd. 2010
Expression fondamentale du christianisme à l'instar du catholicisme romain et des religions issues de la Réforme, l'Eglise orthodoxe s'implante progressivement en Occident et, après des décennies d'oppression sous le régime soviétique, renaît en Europe orientale, son foyer historique.
Cet ouvrage se propose de donner les aspects essentiels de l'orthodoxie, tant sur le plan historique qu'aux niveaux théologiques, ecclésiastiques et rituels. Il constitue à ce titre une présentation lumineuse de cette religion, à la fois simple et fervente.
SERS Philippe, « L’Énigme de l’icône quadripartite de Saint-Pétersbourg. Étude d’herméneutique iconique », éd. La Lettre Volée, 1996, 60p.
Très souvent l’icône se présente sous un jour obscur. Sa compréhension résiste au profane. Aussi, l’interprétation est-elle requise pour en livrer le sens. En confrontant au texte biblique la célèbre icône quadripartite de Saint-Pétersbourg, qui intrigue à plus d’un titre, l’auteur met au jour une véritable herméneutique iconique, irréductible au discours, qui en révèle la cohérence insoupçonnée.
MEYENDORFF Jean, « Initiation à la théologie byzantine. L'histoire et la doctrine », éd. du Cerf, 2010, 322p. (Orthodoxie)
Pendant plus d'un millénaire, le christianisme oriental a eu pour centre la seconde capitale de l'Empire romain : Constantinople ou Byzance, la « nouvelle Rome ». La division géographique entre l'Église orientale et l'Église occidentale ne faisait que manifester un fossé bien plus profond, creusé par une longue succession de conflits, de suspicions et de malentendus. Il est vrai qu'aujourd'hui on reconnaît l'influence exercée par le monachisme, la spiritualité et l'art byzantins sur la civilisation de l'Europe de l'Est, aussi bien au Moyen Âge que pendant la Renaissance ; cependant l'Occident, dans son ensemble, est resté tout à fait ignorant de l'évolution historique et de l'importance doctrinale de la théologie byzantine. Voici, pour la première fois, une synthèse de la pensée chrétienne orientale, celle que, depuis longtemps, souhaitait le père Congar. Dans cet ouvrage, Jean Meyendorff introduit le lecteur à une compréhension authentique et simple de la théologie byzantine et de ses traits majeurs : sa vision de l'homme et de sa destinée, la « déification » ; sa capacité de transcender la « captivité occidentale » et de surmonter les circonstances historiques contraires. Au moment où le christianisme aspire à une saisie nouvelle de son identité, le point de vue mystique de l'Orient chrétien sur le monde et sur l'homme se révèle ici d'une actualité surprenante.
AVDOKIMOV Paul, « Une vision orthodoxe de la théologie morale Dieu dans la vie des hommes », éd. du Cerf, 2011, 194p.
La profonde parole de saint Grégoire de Nysse, "On se souvient de ce qui vient", est une anamnèse de ce qui se trouve au-dessus du temps et une anamnèse épiphanique qui rend présentes les réalités transcendantes. Donc, nous devons proscrire toute attitude statique qui se cantonnerait dans une simple initiation ou imitation du passé, pour nous ouvrir à une perspective néo-patristique fidèle au dynamisme de l'esprit créateur des Pères. À leur suite, notre incorporation vivifiante dans l'organisme de l'Église peut transformer dans l'esprit des Pères la science théologique en témoignage, en expérience, en "source d'eau vive qui jaillira jusque dans la vie éternelle" ». [Extrait de l'introduction de l'auteur]. L'éthique de l'amour dépasse l'éthique des devoirs et des obligations. Les obligations morales, bonnes en soi, doivent être dépassées. Mais cela à condition de mener sa vie religieuse non à partir du Bien, catégorie abstraite, mais de Dieu, personne vivante, dans une communion vivifiante où l'homme se transforme. Il ne s'agit pas de collectionner les vertus, il s'agit de la « metanoïa » évangélique, du revirement total, de la métamorphose de la vie et de l'être humain. L'ouvrage présenté ici offre un parcours à travers l'œuvre d'un homme qui n'a cessé de réfléchir au mystère de la foi et de son destin dans la grande aventure humaine. Fruit de plusieurs années d'enseignement de la théologie morale à l'institut Saint-Serge, entre les années 1950 et 1970 — mûri au contact vivant d'un auditoire —, l'ouvrage explore de vastes domaines : morale naturelle, éthique du monde ancien (hellénisme, bouddhisme), et conscience morale des systèmes modernes (Kant, Marx, existentialisme) ; l'anthropologie (des Pères de l'Église comme de la psychologie des profondeurs) ; le problème de la loi et de la grâce, celui du mal sont également analysés. Vient ensuite une étude solidement charpentée de la liturgie et du culte, des sacrements et de leur rôle dans la vie morale, du combat invisible de l'ascèse dans l'affrontement avec les passions. L'auteur s'adresse donc non seulement aux spécialistes de la théologie morale, qui y découvriront une voie d'approche orthodoxe, mais également à un large public désireux de s'informer et de « se former » à la lumière d'une méditation sur la Parole éclairant les divers aspects de la vie dans sa globalité, au-delà des clivages entre chrétiens, voire entre croyants et incroyants, pour saisir le monde dans son entier.
CHAILLOT Christine, « Vie et spiritualité des Églises orthodoxes orientales. des traditions syriaque, arménienne, copte et éthiopienne », éd. du Cerf, 2011, 478p.
Les orthodoxes orientaux des traditions syriaque, arménienne, copte et éthiopienne sont les témoins vivants d'un christianisme très ancien. La Mésopotamie fut le berceau des Syriaques orthodoxes qui pratiquent encore une langue cousine de l'araméen que parlait le Christ. Les Arméniens furent les premiers à fonder un État-royaume chrétien au tout début du IVe siècle. Les Coptes orthodoxes ont répandu le christianisme en Égypte dès le temps de l'évangéliste saint Marc. Quant aux Éthiopiens, rattachés juridiquement à l'Église copte jusqu'au milieu du XXe siècle, ils ont christianisé officiellement leur région dès le IVe siècle. Ce livre peut être un guide pour tous ceux qui visiteront les pays évoqués avec une âme de pèlerin. Ce livre peut aussi servir au dialogue œcuménique entre chrétiens, et également au dialogue interreligieux, en particulier avec les musulmans, autres enfants d'Abraham. Le dialogue passe aussi par la découverte de la spiritualité. Et c'est bien cette spiritualité profonde et vivifiante des Églises orthodoxes orientales que ce livre nous permet de découvrir.
CHAILLOT Christine (dir), « L’Eglise orthodoxe en Europe orientale au XXe siècle », éd. du Cerf, 2011, 478p.
On sait que la plupart des pays d'Europe orientale sont majoritairement de tradition chrétienne orthodoxe. Mais a-t-on toujours une connaissance historique du passé et même du présent de ces Eglises orthodoxes ? C'est le but de ce livre : introduire à cette histoire, écrite pour un grand public, chrétien ou non chrétien. On sait que, à la suite de la révolution de 1917 en Russie, le communisme se répandit dans la majorité des pays de l'Europe orientale. En 1953, à la mort de Staline, la division entre Europe de l'Est et de l'Ouest était totale. A partir de la perestroïka, dès la fin des années 1980, les changements politiques ont permis que l'Eglise orthodoxe se développe à nouveau en Europe orientale. L'Union européenne est entrée en vigueur en 1993. Dans le contexte de l'Union européenne, ces communautés orthodoxes vont participer à l'élaboration de l'Europe à venir. Certaines Eglises orthodoxes ont déjà des représentations auprès de l'Union européenne à Bruxelles : les patriarcats de Constantinople, de Russie et de Roumanie, ainsi que l'Eglise de Grèce et celle de Chypre. De nos jours, l'Europe se diversifie religieusement, y compris dans le cadre chrétien. Un nombre croissant de chrétiens orthodoxes viennent travailler et s'établir en Europe occidentale. Apprendre à connaître l'histoire des communautés orthodoxes en Europe orientale au XXe s. et à l'analyser ne peut qu'aider à mieux comprendre leur passé pour mieux préparer l'avenir de toute la nouvelle Europe unie encore en expansion, dans un esprit de dialogue informé.
BRECK Jean, « L'Écriture dans la tradition. La Bible et son interprétation dans l'Église orthodoxe », éd. du Cerf, 2013, 306p.
Les Pères orientaux de l’Église insistaient sur le fait que la Bible n’est pas « sui generis » mais qu’elle est née et a été mise en forme dans une communauté de foi. Ils ont compris l’Écriture comme un élément essentiel de la Sainte Tradition : le témoignage apostolique s’est transmis et développé dans les enseignements fondamentaux du christianisme orthodoxe. « L’Écriture dans la Tradition » offre un nouveau regard sur la manière dont les Pères orientaux ont utilisé l’Écriture dans l’élaboration de ce qui deviendra la doctrine orthodoxe de l’Église. Cela commence par une analyse sur les objectifs et les méthodes d’interprétation de la Bible tels qu’ils ont été développés en particulier par les Pères grecs. La deuxième partie introduit le lecteur à une forme littéraire ancienne connue sous le nom de « chiasme » et montre l’importance d’une lecture chiasmique du texte biblique pour en dévoiler son sens littéral. La dernière partie reprend plusieurs questions cruciales concernant les doctrines orthodoxes du Christ et du Saint Esprit. Soulevant, dans une nouvelle perspective, l’épineuse question du « filioque », ces derniers chapitres démontrent la pertinence du Credo de Nicée pour exprimer les enseignements de l’orthodoxie les plus fondamentaux et lourds de sens : Dieu en tant que Trinité et Dieu incarné. Ces doctrines reflètent clairement la façon dont l’Écriture prend forme dans la Tradition, tout en précisant les limites et le contenu de cette Tradition.
ARJAKOVSKY Antoine, « Qu'est-ce que l'orthodoxie? », Folio Gallimard, 2013, 640p.
La religion chrétienne orthodoxe est aujourd’hui probablement la plus méconnue et la plus sujette aux confusions. D’entrée, dans une ignorance largement partagée, on songe aux liens de soumission de l’Église de Moscou au pouvoir russe – mais on oublie que la deuxième Église orthodoxe orientale est celle d’Éthiopie ; à l’association historique de l’orthodoxie au panslavisme – mais c’est ne pas mesurer l’importance que prend désormais l’Église orthodoxe nord-américaine ; à une mystique impressionnante, telle celle du Mont Athos, mais c’est alors prêter à cette religion une unité liturgique plus qu’institutionnelle. Antoine Arjakovsky, dans cet ouvrage d’une singulière originalité, nous fait découvrir l’orthodoxie dans la dynamique de l’histoire, c’est-à-dire dans la crise profonde que traversent aujourd’hui une religion, des Églises et leur identité trop souvent figée. Car les orthodoxes ne s’entendent pas sur la définition de leur Église (est-elle celle des sept premiers conciles œcuméniques? ou, plutôt que la fidélité à la mémoire, est-ce la capacité à incarner, avec l’aide de l’État, le règne de Dieu sur la terre grâce à la «droite vérité» qui la définit? ou bien encore se ramène-t-elle à la «juste glorification» – c’est-à-dire sa spiritualité, son culte, sa prière, qui remontent aux apôtres notamment ?) ; moins encore sur la place des femmes ni sur les rapports aux puissances politiques. Face à des tensions internes qui peuvent conduire à l’éclatement d’une identité commune devenue impossible, Antoine Arjakovsky montre l’émergence d’une conception nouvelle de l’orthodoxie comme «la connaissance juste», celle qui unifie ce qui est cru avec ce qui est vécu, en quelque lieu que ce soit. Il n’y va plus seulement de questions de doctrine mais, pour le monde contemporain, aussi de rééquilibrages géopolitiques.
Marie de Varney, « Chrétiens d'Orient. Voyage au bout de l'oubli », Fr. Bourin éd., 2013, 336p.
Qui sont les chrétiens d’Orient et pourquoi disparaissent-ils jusqu’à l’oubli ? Comment se perçoivent-ils ? Comment vivent-ils, et surtout comment survivent-ils dans un contexte où le renoncement et la folie auraient été plus faciles ? Au-delà des chiffres glaçants, ce récit de voyage, cette traversée des apparences nous aident à nous libérer des idées toutes faites, à rompre avec les stéréotypes. Non, l’Orient n’est pas l’angle mort de l’Occident, il est vivant et autonome même s’il souffre encore des vestiges du colonialisme. Mais alors que les origines et l’essence du christianisme sont de toute évidence en Orient, ces hommes et femmes, ivres de Dieu mais chaque jour éprouvés dans leur foi, sont devenus au fil des ans les pestiférés des terres où ils sont nés. « Chrétien » se conjugue de plus en plus mal avec « arabe » alors même que les chrétiens d’Orient revendiquent leurs racines et leur culture orientales. Victimes le plus souvent d’un crime parfait, commis en sourdine et en toute impunité, ces effacés de l’Histoire portent haut les valeurs du christianisme jusqu’à l’héroïsme, avec quelquefois une soif de martyre qui tranche avec la mollesse de nos sociétés repues. Ainsi sont les chrétiens en Terre sainte, des chrétiens essentiels, et non pas des reliques. Ils constituent une part brûlante, radicale, dans la mélodie de l’univers.